Entre Ombres et Lumières
On a longtemps cru que la correspondance entre S. Freud et C. G. Jung n'avait pas été conservée, alors qu'elle l'était, et avec le plus grand soin, par les deux interlocuteurs : en une liasse bien ordonnée dans le cabinet de S. Freud, et, par C. G. Jung, dans une "cache" personnelle dont il portait la clé sur lui.
La publication des lettres fut ensuite sans cesse différée, C. G. Jung se montrant d'abord franchement opposé, puis réticent et contradictoire. Il fallut de longues négociations avant que l'édition n'en soit finalement confiée à un "neutre", un universitaire américain, William Mc Guire, qui s'engagea à ne faire de commentaires qu'historiques.
Ce silence, ces atermoiements, cette prudence disent à eux seuls que l'enjeu de l'intense activité épistolaire (360 lettres échangées en l'espace de huit ans) n'est pas seulement ici la confrontation de deux pensées accentuant peu à peu leurs divergences, mais une relation où les préoccupations politiques touchant la reconnaissance et l'expansion de la "cause" s'intriquent avec les conflits inconscients des protagonistes : relation difficile, chargée d'ambivalence, entre deux hommes également déterminés et vigilants.
Le secret qui a longtemps retardé - refoulé - la publication d'un document assurément capital pour l'histoire des idées n'est que l'écho d'un roman dans lequel C. G. Jung et S. Freud on été passionnément engagés.
Une partie des lettres d'Emma Jung, adressées à Freud, figurent également dans cet ouvrage.
Traduction française de Ruth Fivaz-Silbermann, Éditions Gallimard - Collection nrf, 1992, 765 pages, ISBN - 9782070721597, occasion à partir de + de 100 €.
Les Sept Sermons aux morts, datés de 1916, sont un document de la vie intérieure de Carl Gustav Jung. Ils révèlent un autre C. G. Jung que celui qui apparaît dans son œuvre théorique, et pourtant ce dernier est déjà présent tout entier en eux. On y retrouve bien les deux visages de sa personnalité : le thérapeute et le théoricien. Par leur style comme par l'époque où ils furent rédigés, ils s'intègrent dans l'ensemble, non encore publié, des écrits où C. G. Jung consignait au jour le jour son expérience personnelle de l'inconscient. Les Sermons en constituent le point d'émergence, c'est par eux que nous avons, pour l'instant, accès à cette production.
Les Sept Sermons aux morts passent pour un texte obscur. Et de fait, on ne saurait nier qu'ils posent à la compréhension mainte énigme. Aussi leur réception n'a-t-elle pas été, jusqu'à présent, sans problèmes. Lorsque la critique ne choisissait pas tout simplement de les ignorer, c'était trop souvent pour voir en eux, sans autre forme d'investigation, un texte d'inspiration «gnostique».
Éditions de L'Herne, 2006, 147 pages, IBSN - 9782851976536, 9,50 €.
Introversion et extraversion sont des termes qui sont passés dans le langage courant. Les Types psychologiques font une large place à ces concepts : « Qui ne connaît ces natures fermées, difficilement pénétrables, souvent ombrageuses, qui contrastent violemment avec ces caractères ouverts, sociables, souvent enjoués, ou tout au moins aimables et d'un abord facile, qui s'accordent ou se chicanent avec tout le monde… ». Chacun reconnaîtra l'opposition qui existe entre les caractères de type introverti et ceux de type extraverti.
Au delà de ces types généraux d'attitude existent quatre fonctions psychologiques : Pensée, Intuition, Sentiment et Sensation. La combinaison des types et des fonctions est décrite tout au long de cet ouvrage de référence.
Le dernier chapitre est consacré aux définitions des principaux termes utilisés.
Sommaire
Traduction française d’Yves Le Lay, Éditions Georg, collection « Jung », 1997, 505 pages, ISBN - 9782825704677, occasion à partir de + de 100 €.
C'est en 1950 que le grand psychanalyste suisse donna vie à cette quatrième édition, considérablement amplifiée par rapport à l'essai de 1912 : Métamorphoses et symboles de la libido. Au sein duquel, partant d'un cas individuel - celui, exposé par Théodore Flournoy, d'une jeune Américaine auteur de poèmes dans un état semi-inconscient - il ouvrait à sa discipline des perspectives radicalement neuves.
En partant de l'histoire de Miss Miller, il s'y livre à une vaste enquête sur les symboles et les mythes culturels et religieux, développe sa théorie de l'inconscient collectif et archaïque, élargissant en fait le champ de la psychanalyse à une psychologie générale de l'humanité et de la culture.
Dès sa première parution, ce livre qui marquait sa rupture avec S. Freud fut abondamment commenté et discuté. C. G. Jung ne cessa par la suite de l'enrichir et d'en affiner les vues. C'est une de ses œuvres maîtresses et l'un des classiques mondiaux de la psychanalyse.
Traduction française de Yves Le Lay, Éditions Le Livre de Poche, 2014, 770 pages, ISBN - 9782253904380, 15 €.
Le commentaire de Carl Gustav Jung sur le traité taoïste du Mystère de la Fleur d'Or constitue dans son œuvre une étape cruciale : il inaugure sa recherche, aujourd'hui devenue incontournable, sur les civilisations orientales, et annonce quelques-uns des grands thèmes privilégiés comme "l'âme" ou la quête d'une "conscience totale" - à partir desquels va se structurer dorénavant la psychologie des profondeurs.
Ce commentaire est ici accompagné de dessins chinois et de "mandalas européens" sélectionnés par C. G. Jung, ainsi que de certains textes - dont une remarquable préface au Yi King - qui jalonnèrent son exploration de la spiritualité chinoise traditionnelle.
Traduction française d'Étienne Perrot, Éditions Albin Michel, Collection Spiritualités vivantes, 148 pages, ISBN - 9782226068835, occasion à partir de 5 €.
En 1925, alors qu’il est accaparé par la rédaction de son Livre rouge, C. G. Jung présente une série de séminaires en anglais au cours desquels il évoque pour la première fois en public son attirance pour le spiritisme, les expériences qu’il en eut, sa rencontre avec S. Freud, la genèse de sa psychologie et l’expérimentation de ce qu’il a appelé sa « confrontation avec l’inconscient ».
Il expose ses idées générales sur les archétypes de l’inconscient collectif, la typologie psychologique et les éléments contrasexuels de la personnalité, l’anima et l'animus, s’appuyant aussi bien sur des cas d’analyse, des discussions sur l’art contemporain que sur l’analyse psychologique de romans populaires. Les notes de ce séminaire constituent le seul écrit biographique de C. G. Jung publié à ce jour et rendent compte, de manière claire, de l’essentiel de sa « pensée ».
Cette édition révisée est enrichie de notes additionnelles et d’une introduction de Sonu Shamdasani, éminent spécialiste de l’histoire de la psychologie et éditeur du célèbre Livre rouge.
Ce livre, document exceptionnel qui relate le Séminaire de 1925, devrait se trouver entre les mains de quiconque se réclame de l’exemple jungien.
Traduction française de Karen Hainsworth et Viviane Thibaudier, Éditions Albin Michel, 2015, 304 pages, ISBN - 9782226253828, 25 €.
Dans ces essais publiés à différentes périodes de sa vie, le grand psychanalyste suisse, auteur de Métamorphoses de l'âme et ses symboles, convaincu que la théorie de S. Freud ne rend pas compte de toute la richesse des phénomènes psychiques, explore quelques-unes des pistes de recherches les plus fécondes de son oeuvre.
La notion d'énergie, qu'il est assez tôt amené à substituer à la libido freudienne, fait l'objet de la première partie. Liée à l'instinct, à la volonté, à l'émotion, etc., elle apparaît comme un potentiel dans lequel nous puisons sans cesse et qui pourtant se conserve durant toute notre existence, dans ses prolongements conscients ou inconscients.
Dans la seconde partie, C. G. Jung aborde diverses manifestations psychiques universelles telles que la symbolique du rêve, les phénomènes dits occultes, la croyance à l'immortalité de l'âme ou aux esprits. Elles font l'objet d'une investigation appuyée sur l'observation, sans jamais inciter le lecteur à adopter une quelconque croyance, « ce que moi-même [précise-t-i] je n'ai jamais pu faire ».
Sommaire
Traduction française d’Yves Le Lay, Éditions Georg, 1990, 294 pages, ISBN - 9782825700822, occasion à partir de 17 €.
Que le rêve soit la "voie royale d'accès à l'inconscient", voilà un point de la psychanalyse sur lequel C. G. Jung n'aura jamais transigé. En tant qu'héritier de la tradition néo-platonicienne, de la théologie mystique et de la philosophie romantique allemande, C. G. Jung envisage en effet l'inconscient d'une manière radicalement différente de celle de S. Freud. Car le rêve n'est pas pour lui le "gardien du sommeil" ; il ne demande pas à être décrypté pour en faire venir au jour le sens caché : selon la formule du Talmud, le rêve est d'après C. G. Jung son propre commentaire - et son interprétation consiste à en découvrir le sens interne. D'où le travail de comparaison avec des motifs mythologiques ou religieux, avec des formations symboliques telles que les révèlent l'ethnologie et l'anthropologie.
Dans ce séminaire (1928-1930), C. G. Jung ne se contente pas de faire la théorie du rêve. À partir de multiples exemples concrets soumis à la discussion avec ses élèves, il nous livre ici, dans un style direct et remarquablement vivant, à la fois sa méthode et sa pratique de la lecture symbolique des rêves, mettant ainsi son immense culture à notre portée.
Traduction française de Jean-Pierre Cahen, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 2005, 444 pages, ISBN - 9782226158833, 28,40 €.
Comme S. Freud, C. G. Jung a toujours pensé que le rêve était « la voie royale d'accès à l'inconscient ». Mais, à l’opposé de Freud, il tient que le rêve n'a pas besoin d’être décrypté pour en faire venir le sens au jour : « Je doute [écrit-il] que nous devions admettre qu'un rêve soit autre chose que ce qu'il paraît être. Je me référerais plutôt à une autre autorité judaïque, à savoir le Talmud, qui dit que le rêve s'explique par lui-même. En d'autres termes, je prends le rêve pour ce qu'il est. »
D'où une technique d'interprétation très différente de celle de la psychanalyse classique ; d'où le recours comparatif aux motifs folkloriques, mythologiques ou traditionnellement religieux ; d'où le renfort recherché du côté de l'anthropologie ou de la science des religions pour comprendre le sens de nos images oniriques.
Dans la seconde partie de ce séminaire (1929-1930), comme il le faisait déjà dans le premier volume, C. G. Jung ne se contente pas de faire la théorie du rêve. À partir de rêves réels brièvement exposés, d'abord de façon pédagogique, puis avec une discussion suivie avec les participants du séminaire, il nous montre concrètement d'une façon particulièrement vivante comment se pratique la lecture symbolique des rêves et dans quels horizons on se doit de l'inscrire.
Traduction française de Jean-Pierre Cahen, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 2006, 652 pages, ISBN - 9782226158932, 30 €.
Le Livre Rouge, créé de 1914 à 1930, est un volume illustré [retranscriptions de ses visions, interprétations de son inconscient] que C. G. Jung considérait comme l'ouvrage central de son œuvre.
Le Livre Rouge est sa « cathédrale intérieure » (l’Unita) calligraphiée, enluminée et illustrée à la main par l’auteur. Il a créé l’événement dans le monde entier et fait la « Une » des plus grands journaux internationaux.
Dans ce livre inouï, C. G. Jung raconte son voyage intérieur dans les profondeurs de l'âme, sa descente sinon aux enfers, du moins dans le chaos d'une psyché troublée et les méandres de ses propres désorientations. Traversant une crise de mi-vie, après avoir refusé d'être le docile disciple de S. Freud, il cherche des réponses donnant du sens à la vie, et pose cette question éternelle : « Mon âme, qu'as-tu à me dire ? »
Médecin renommé pour ses travaux sur la schizophrénie, inlassable interprète des mythes et des symboles, C. G. Jung est aussi un fils de pasteur qui a perdu la foi mais continue d'interroger la Bible et le christianisme. C'est pourquoi toutes les racines culturelles de notre temps structurent ce grand texte, tour à tour narratif et visionnaire, poétique et métaphysique.
Après la publication en très grand format du somptueux Livre Rouge manuscrit, calligraphié et orné de sa main, voici venu le temps de lire en continu, dans une édition pratique, un texte dont le premier jet fut écrit en moins de deux cents jours, à partir de novembre 1913, puis médité pendant toute la Grande Guerre... Très au-delà de son rôle bien connu de pionnier historique de la psychanalyse,C. G. Jung se révèle ici un penseur culturel incontournable et majeur : « Les années durant lesquelles j'étais à l'écoute des images intérieures constituèrent l'époque la plus importante de ma vie, au cours de laquelle toutes les choses essentielles se décidèrent. Car c'est là que celles-ci prirent leur essor et les détails qui suivirent ne furent que des compléments, des illustrations et des éclaircissements. Toute mon activité ultérieure consista à élaborer ce qui avait jailli de l'inconscient au long de ces années et qui tout d'abord m'inonda. Ce fut la matière première pour l'œuvre d'une vie. », C. G. Jung dans son autobiographie : Ma Vie, souvenirs rêves et pensées
Traduction française de Christine Maillard, Pierre Deshusses, Véronique Liard, Claude Maillard, Fabrice Malkani, Lidwine Portes, Béatrice Dunner, Pierrette Crouzet et Juliette Vieljeux, Co-Éditions L'Iconoclaste et La Compagnie du livre rouge, 190 pages en fac-similé + 160 pages de texte ISBN : 9782352041412, 200 € (version texte uniquement : 29 €).
Le yoga est une discipline spirituelle qui permet d'atteindre l'éveil en purifiant le corps. Il existe plusieurs écoles de yoga tantrique, mais celle de la Kundalinî est sans doute la plus surprenante. Elle consiste à activer les forces les plus puissantes de l'humain, décrites comme un serpent lové autour de la colonne vertébrale, et vise ainsi à accorder les principes souvent supposés contradictoires de la sexualité et de la spiritualité, en faisant fusionner leurs énergies au sein du corps humain.
On savait depuis longtemps que C. G. Jung s'était intéressé à l'Orient, mais on connaissait surtout ses textes sur le bouddhisme - qu'il s'agisse du zen ou du bouddhisme tibétain. Sa profonde relation avec la tradition indienne du tantrisme nous est révélée ici par son séminaire sur le yoga où les images symboliques ont le plus de force, et où l'« image cosmique » qui réside en chacun de nous est le plus systématiquement, et parfois le plus violemment, sollicitée.
En octobre 1932, C. G. Jung, invité au Club psychologique de Zürich, donna quatre conférences sur cette discipline exigeante et alors pratiquement inconnue. Alors que la psychologie de l'époque était sous l'emprise grandissante de la psychanalyse, le yoga de la Kundalinî allait offrir à C. G. Jung un modèle qui manquait totalement à la psychologie occidentale : une description, à partir de l'étude symbolique des chakras, des phases de développement de la conscience supérieure.
Ce livre, essentiel dans l'œuvre de C. G. Jung, nous permet de comprendre pourquoi le fondateur de la « psychologie des profondeurs » a établi sa notion d'un archétype du « Soi » à partir des textes sacrés indiens. Il nous introduit aussi dans une énergétique de l'âme dont le besoin, aujourd'hui, se fait de plus en plus ressentir.
Traduction française de Zéno Bianu, Éditions Albin Michel, 2005, 288 pages, ISBN - 9782226157119, 8,50 €.
Cette œuvre est une des plus importantes de Carl Gustav Jung (1875-1961). Concise, allant à l'essentiel, elle se situe au centre même de la pensée du savant qui, avec S. Freud, puis par-delà S. Freud, oriente la vie psychologique et mentale de l'humanité dans des voies nouvelles.
Son sujet est la clé de la vie intérieure. Tout le monde nouveau des profondeurs humaines, exploré par C. G. Jung, est axé sur un dialogue, ou plus précisément une "dialectique entre le Moi et l'inconscient", dont le Moi a émergé. C.G. Jung montre combien le jeu dynamique entre le Moi et l'inconscient constitue le flux et le reflux fondamental de la vie et combien l'inconscient peut receler de messages essentiels.
Aider les êtres à s'y retrouver, et ainsi à se construire eux-mêmes, n'est pas seulement une révolution humaine et médicale. C'est l'aventure qu'à travers toutes les autres l'être recherche depuis toujours.
Traduction française de Roland Cahen, Éditions Gallimard, collection « Folio », 1986, 287 pages, ISBN - 9782070323722, 9,10 €.
L'homme moderne a-t-il perdu son âme ? Il semble à tout le moins – l'apparition de la psychanalyse en témoigne – qu'elle lui soit devenue opaque et presque étrangère.
La misère psychologique de la civilisation occidentale, explique C. G. Jung, vient du fait que l'individu ne sait plus trouver en lui-même l'élan de son existence. Les religions, la science, l'État… tout le commande de l'extérieur, car rien ne le guide plus de l'intérieur. S'il savait, comme l'homme des sociétés archaïques, être à l'écoute de lui-même, il renouerait avec les potentialités créatrices qu'il a murées au fond de sa psyché.
Les fameux archétypes de l'inconscient jungien, s'exprimant aussi bien dans les images du rêve que dans les récits des mythes, sont en effet les sources vives de la vie psychique. L'âme individuelle rejoint à travers eux l'héritage collectif de l'espèce humaine.
À la lumière des grands thèmes de sa psychologie, C. G. Jung analyse, dans cette sélection de conférences données entre 1922 et 1931, la société de son temps. Un regard original, par exemple, sur l'institution du mariage et sur l'évolution de la condition des femmes en Europe ; des mises au point éclairantes sur la distance qui sépare le psychiatre zurichois de la psychanalyse ; mais surtout une approche romantique, presque mystique, de l'inconscient qui tranche singulièrement avec le rationalisme de la démarche freudienne.
Sommaire
I - La structure de l'âme
II - L'homme et l'existence
III - La femme et le couple
IV - La poésie et l'art
Traduction française d’Yves Le Lay , Éditions Buchet Chastel, 1996 , 466 pages, ISBN - 9782702013823, occasion à partir de 70 €.
Cet ouvrage est un document unique saisi sur le vif lors du séminaire du même nom. Il constitue une introduction magistrale à la pensée de C. G. Jung qui, par la pratique de l'imagination active, nous fait pénétrer dans le laboratoire secret de la psyché au travail. Tout au long des sessions tenues à Zurich devant ses meilleurs disciples, de 1930 à 1934, C. G. Jung analyse et commente les visions d'une patiente américaine, âgée de 29 ans, qu'il a incitée à écrire et à peindre un « Livre Rouge » au féminin.
S'exprimant en anglais, C. G. Jung se montre direct, spontané, ouvert au dialogue, exposant ses idées avec grande clarté. De nombreux cas sur les névroses, les délires et les psychoses sont décrits avec précision, éclairés par les concepts de la psychologie analytique.
Au-delà de sa perspicacité clinique, C. G. Jung apparaît étincelant d'intelligence et d'érudition, tant sur les mythes du monde entier, les cultes antiques, le christianisme, les spiritualités orientales, l'histoire des mentalités, que sur les rapports du féminin et du masculin, ou sur la situation psychologique de nos sociétés. En leur appliquant avec subtilité sa méthode d amplification des symboles, il explore les images surgies de l'inconscient individuel et collectif.
Cet ouvrage apporte également un éclairage de première main sur l'état d'esprit de C. G. Jung dans les années 30, alors que l'Allemagne bascule dans le nazisme. Une pièce importante à décharge à verser au dossier des polémiques visant injustement l'éminent psychologue suisse.
Traduction française de Jean-Pierre Cahen et Bertrand Eveno, Co-Éditions La Compagnie du Livre Rouge et Imago, 1400 pages, ISBN - 9782849529621, 59 €.
En 1935, Carl Gustav Jung est invité à la Tavistock Clinic, l’Institut de psychologie médicale de Londres, pour prononcer une série de conférences sur l’inconscient et sur sa méthode de psychothérapie.
Après avoir présenté les constituants de la conscience et ses différentes fonctions en relation avec les divers types de personnalité, C. G. Jung définit les processus inconscients et recense les moyens d’y accéder. Il différencie l’inconscient personnel de l’inconscient collectif – formé des archétypes communs à toute l’humanité et qui reflètent l’histoire du cerveau humain –, et propose trois méthodes d’approche de l’inconscient : les tests d’associations de mots, l’analyse des rêves et enfin l’imagination active.
La dernière conférence est consacrée aux problèmes relatifs au transfert, celui des patients comme celui des thérapeutes.
Illustrées par de nombreux exemples cliniques et suivies d’échanges avec les participants, ces conférences sont une voie d’accès privilégiée à la théorie et à la pratique de la psychothérapie jungienne.
Traduction française de Cyrille Bonamy et Viviane Thibaudier, Éditions Albin Michel, 2011, 256 pages, IBSN - 9782226208903, 24,30 €.
Selon C. G. Jung, le sentiment religieux habite l’homme de manière toute naturelle. Pour énoncer que la religion est « une attitude particulière de l’esprit humain », il se fonde sur sa grande expérience de psychiatre, de psychologue, et sur sa profonde compréhension des rêves et des images archétypiques jaillies de l’inconscient, les mandalas par exemple.
C’est en 1937, à l’aube des terribles conflits qui vont ensanglanter le monde, que C. G. Jung encourage ses contemporains à prendre conscience de l’existence du « Dieu intérieur » et, ainsi, à se protéger des « épidémies psychiques », des « forces inconscientes » qui peuvent enténébrer le monde.
Interprétant dans cet ouvrage les rêves d’un homme de science, il montre donc l’importance de l’expérience religieuse primordiale, indépendante de ce que les confessions en ont fait : « L’homme [dit-il] peut réaliser des choses étonnantes si elles ont un sens pour lui. Mais la difficulté est de créer ce sens ».
Psychologie et Religion est un des ouvrages les plus importants de C. G. Jung. Cette étude permet de saisir dans sa profondeur la réalité du sentiment et de l'expérience religieuse, la place et le rôle du christianisme à l'égard des autres religions, le sens du dogme et du rite. Parmi les divers moyens d'accès au religieux, C. G. Jung retient et explique la voie psychologique, ce qui lui permet de considérer l'autonomie de l'inconscient et les différents symboles. Un tel ouvrage oblige le chrétien et l'athée à considérer avec un regard neuf les diverses positions d'adhésion ou de refus. Cet ouvrage contient les conférences de C. G. Jung faites à l'université Yale.
Sommaire
Traduction française de Marthe Bernson et Gilbert Cahen, Éditions La Fontaine de Pierre, 2019, 252 pages, ISBN - 9782902707751, 10 €.
Durant huit ans, de 1933 à 1941, C. G. Jung a tenu un séminaire à Zurich où étaient présentées, commentés, analysés et interprétés les rêves d'enfants de trois à quinze ans.
On découvre, dans ce premier volume du Séminaire, comment C. G. Jung enseignait dans une immense liberté d'esprit, de la même manière qu'on entre par la voie royale dans ce domaine privilégié de la psychologie contemporaine que représente l'activité onirique. D'autant que les rêves d'enfants ont souvent une charge spécifique qui se modifiera à l'âge adulte.
C'est donc à une exploration majeure que nous sommes ici conviés, qui intéressera non seulement tous ceux qui s'initient à la psychologie et à la psychanalyse, mais aussi les pédagogues, et, beaucoup plus largement, toute personne qu'attirent la puissance du rêve et les territoires de l’imagination.
Traduction française de Claude Maillard, Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 2002, 352 pages, ISBN - 9782226134967, 28,40 €.
La traduction systématique et raisonnée de tous les inédits de Carl Gustav Jung ayant été entreprise par les Éditions Albin Michel, il était devenu temps de publier la correspondance complète de cet auteur. En voici aujourd'hui le premier volume.
À travers des lettres qui vont en se multipliant au fur et à mesure que C. G. Jung avance en âge, que ses théories s'affirment et s'affinent dans un seul et même mouvement, que son influence progresse à travers le monde entier, nous assistons comme en direct à l'élaboration de ses idées, nous partageons ses interrogations, nous suivons ses avancées et ses reprises, bref nous vivons son travail à ce point privilégié où nous avons l'impression de le saisir souvent à sa source.
C. G. Jung, en effet, est bien plus libre dans sa correspondance que dans ses ouvrages "officiels", il n'y recule parfois devant aucune hypothèse - quitte, s'il le faut, à l'abandonner plus tard - et s'explique sans détour sur ce que peuvent être les noeuds et les difficultés de sa théorie.
Si on ajoute que ses correspondants sont souvent parmi les plus prestigieux, comme Wolfgang Pauli, le prix Nobel de physique, Pascual Jordan, l'un des fondateurs de la physique quantique, Érich Neumann, Heinrich Zimmer, Hermann Hesse ou Richard Wilhelm, on s'aperçoit à quel point il s'agit là de documents exceptionnels.
On connaissait déjà la correspondance de C. G. Jung avec S. Freud ; aujourd'hui, c'est C. G. Jung lui-même qui se livre et nous livre ses clés.
Traduction française de Josette Rigal et Françoise Perigaut, Éditions Albin Michel, 1992, 394 pages, ISBN - 9782226057501, 38,55 €.
C’est par « l’interprétation des rêves » que C. G. Jung se rallia à S. Freud. Le psychiatre suisse y trouvait en effet une « voie royale » vers l’inconscient qui lui permettait une nouvelle approche de certains de ses malades schizophrènes.
Après sa rupture avec S. Freud, C. G. Jung développa une autre méthode d’interprétation des rêves qui, sans renier les apports du fondateur de la psychanalyse, essayait de dépasser ce qu’il considérait comme une fixation unilatérale sur la théorie de la libido.
Pour C. G. Jung, le rêve ne peut s'expliquer, dans la plupart des cas, qu'à partir de lui-même, sans être réduit à des présupposés théoriques qui lui feraient dire autre chose que ce qu'il dit réellement. Dans cette optique, le rêve, produit de l'inconscient le plus profond qui cherche à se dévoiler, ne se comprend qu'à travers l'effort de l'âme à être reconnue.
Ce livre, issu d’un séminaire d’études tenu par C. G. Jung avec certains de ses élèves, passe aussi en revue les grands systèmes d’interprétation des rêves depuis l’Antiquité, tente d’en expliquer les ressorts et montre de manière vivante comment écouter et comprendre les images oniriques qui sont le pendant de notre aventure intérieure.
Traduction française d’Alexandra Tondat , Éditions Le Livre de Poche, 2000, 320 pages, ISBN - 9782253904635, 7,70 €.
ou
Traduction française d’Alexandra Tondat, Éditions Albin Michel, 1998, 320 pages, ISBN-9782226099884, 23,20 €.
Avant et au début de la seconde guerre mondiale, C. G. Jung réunit autour de lui, à Zurich, un séminaire d'études et de recherches sur les rêves d'enfants âgés de trois à quinze ans. Durant cinq années, ce séminaire va s'attacher à explorer et à éclaircir autant que possible des productions oniriques enfantines, afin de comprendre comment les structures psychiques de l'humain se mettent en place et se manifestent bien avant l'âge adulte.
On a dit souvent que, contrairement à S. Freud, C. G. Jung ne s'intéressait pas à l'histoire de ses sujets, et n'accordait pas de toute façon une grande importance à ce qui se passait dans l’enfance. Si on entend ces mots au sens d'une stricte causalité psychique, c'est sans doute vrai. Mais du point de vue de la construction de la personnalité et de l'apparition dans l'humain de ces dynamiques de l'inconscient qui vont le marquer pour la vie, ce volume démontre qu'il n'y a rien de plus faux.
Prenant la suite des séminaires de 1936-37 et 1938-39, ce second tome des Rêves d'enfants complète une recherche profondément originale qui nous fait considérer l'enfant non seulement comme un être en devenir, ce qu'il est évidemment, mais aussi (faisant écho à beaucoup de nos préoccupations contemporaines), comme un être humain déjà à part entière et, de ce fait, à égale dignité avec le monde adulte.
Traduction française d’Alexandra Tondat, Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 2004, 352 pages, ISBN - 9782226142382, 28,40 €.
Les études de Carl Gustav Jung et Charles Kerenyi réunies dans ce livre apportent de nombreux matériaux peu connus qui contribuent à une meilleure connaissance de la pensée mythologique, ce mode d'expression commun à toute l'humanité. Malgré leurs variations infinies dans le détail, les réactions de la pensée mythologique présentent une uniformité de base qu'étudie Charles Kerenyi.
Carl Gustav Jung complète ces études par des observations faites sur la pensée inconsciente des contemporains, dont il a souligné la parenté dans nombre de ses travaux.
Traduction française d’Henri E. Del Medico, Éditions Payot, 2001, 285 pages, IBSN - 9782228894593, 9,60 €.
Dans ce volume se trouve groupé l'essentiel des travaux de C. G. Jung concernant l’éducation. Éducation de l’enfant, mais encore éducation de l'adulte qui conditionne - ô combien - la première.
L'œuvre éducative est d'une grande complexité. Elle est intimement liée aux structures mentales conscientes et inconscientes qu'elle vise à faire progresser. Aussi ne pouvait-elle pas recevoir une impulsion violente et révolutionnaire des plans profonds de l'homme.
C'est une nouvelle vision du devenir de l'enfant et de l'homme qui se dégage de cet ouvrage, du grand clinicien de l'âme et du grand éducateur que fut C. G. Jung.
Cet ouvrage concerne donc tous les éducateurs ; or, par-delà les professionnels de l'éducation, nous sommes tous des éducateurs de nous-mêmes et de nos proches !
Traduction française d’Yves Le Lay, L. Devos et Olga Raesvski, Éditions Buchet Chastel, 1994, 226 pages, ISBN - 9782702013489, .occasion à partir de 25 €.
C'est en 1916, trois ans après la rupture - douloureuse - avec Sigmund Freud, que Carl Gustav Jung publie ce court traité, plusieurs fois réédité depuis, où il expose l'essentiel de sa pensée.
Reparcourant un demi-siècle de découvertes - travaux de J.-M. Charcot ou de J. Breuer sur l'origine psychologique des névroses, découvertes capitales de S. Freud concernant le « trauma » initial, il définit avec fermeté et netteté les notions qui désormais le séparent de son maître viennois : celle de « volonté de puissance » comme moteur fondamental de l'être, non réductible à la seule libido ; et celle, devenue célèbre, d'« inconscient collectif », qui le conduira par la suite à l'étude des mythes, religions et légendes, conçus comme archétypes de l'esprit humain.
Écrit dans une langue simple et accessible, ce traité demeure la meilleure introduction à la pensée du grand psychiatre et psychologue suisse.
Sommaire
Traduction française de Roland Cahen, Éditions Le livre de poche, 1996, 224 pages, ISBN - 9782253904427, 7,40 €.
Avec cet ouvrage, nous pénétrons dans un domaine où le génie de C. G. Jung éclate avec une entière originalité. Jamais livre éclairant une énigme séculaire n'a été si clair et si lumineux. Son volume et son ampleur mêmes sont nécessaires à la limpidité. Les merveilleuses illustrations font le reste.
Cet ouvrage nous montre que dans l'alchimie, l'homme, en affrontant les énigmes de la matière, affrontait le plus souvent, et à l'époque sans guère le savoir, les énigmes les plus brûlantes et les plus solennelles de son esprit et de sa vie.
Les archétypes qui se sont exprimés dans l'alchimie sont la matière première potentielle de tous les domaines, scientifiques, philosophiques, psychologiques, voire métaphysiques et religieux.
Éclairant et élucidant une énigme fondamentale du passé, cet ouvrage ouvre aussi les portes d'un avenir plus humain : l'homme enrichi par les apports de l'inconscient collectif apprendra de mieux en mieux à se désaliéner des fascinations abusives et à se recentrer avec de plus en plus de fraternité sur le seul bien dont on doit être tout à fait certain, sur lui-même, sur l'homme et ses étonnantes potentialités.
Traduction française d’Henry Pernet, Éditions Buchet Chastel, collection « Essais et documents », 2004, 705 pages, ISBN - 9782283020357, 29,40 €.
C. G. Jung raconte : « Lors de notre premier entretien, S. Freud me demanda tout à trac : - et que pensez-vous du transfert ?... Je lui répondis qu'à mon avis c'était l'alpha et l'oméga de la méthode. - Alors, me dit-il, vous avez compris l’essentiel. »
Le dialogue entre praticien et patient (ou patiente) est une réalité brûlante. Sur ce point comme sur tant d'autres, C. G. Jung avait conscience d'avoir mené à son terme la recherche de son prédécesseur. Cela ne put se faire que par la reconnaissance de la dimension transpersonnelle de l'échange thérapeutique. Pour la mettre en évidence C. G. Jung recourt au symbolisme alchimique.
À travers la rencontre de deux individus, il montre la mise en présence, à des niveaux divers, de deux archétypes, "le roi et la reine", l'homme et la femme en tant que principes.
S'appuyant sur les figures d'un traité publié en 1550, Le Rosaire des philosophes (Rosarium philosophorum), il décrit les phases dramatiques conduisant aux "noces royales". La mort et la résurrection des deux partenaires donnent naissance au "fils des sages" ou androgyne, où s'unifient le masculin et le féminin.
Les chatoiements des symboles hermétiques laissent transparaître à chaque ligne l'expérience d'un praticien hardi et doté d'un sens aigu de sa responsabilité éthique, au service de l'âme, "sa seule maîtresse". Le transfert, périlleuse et irremplaçable voie d'amour, est le cœur de la psychologie des profondeurs.
La pudeur habituelle de C. G. Jung ne l'a pas empêché de lever ici un coin du voile. Cet ouvrage servira de guide à quiconque est appelé à plonger, par le dialogue, dans "le feu secret des sages", nom de l'amour transformant, créateur de l'hermaphrodite, l'un des mille noms de la totalité psychique, du Soi jungien.
Traduction française d’Étienne Perrot, Éditions Albin Michel, 1980, 224 pages, ISBN - 9782226009241, 19,80 €.
Enfin à la portée de tout "honnête homme" ; de tout être, de tout esprit curieux de lui-même, ce chef-d'oeuvre capital, clair, sans jargon, simple et limpide dans sa langue, profond dans ses apports, ses découvertes, ses vérités, devenues aujourd'hui des évidences. À la fois nouveau bien que déjà classique, L'Homme à la découverte de son âme fut trop longtemps introuvable.
Depuis toujours l'homme se débat, pour le meilleur comme pour le pire, avec ces plans vivants qu'il sent s'agiter et palpiter au tréfonds de lui-même et qu'il a épinglé du nom d’âme.
Rendre accessible ce qui est de l'ordre de l'âme à l'approche expérimentale, tel fut, faits et preuves en main, le miracle paradoxalement réussi par C. G. Jung. C'est ce lien expérimental à l'inconscient que le génie de C. G. Jung apporta en dot au génie de S. Freud dans la période de leur compagnonnage.
Les complexes que C. G. Jung a mis en évidence, ces mélis-mélos, ignorés mais brûlants, de sensations et de besoins, ces nœuds, inconscients mais contraignants, d'idées, d'émotions et d'imaginations sont à l'origine aussi bien du fameux complexe d'Œdipe que des enregistrements neurophysiologiques les plus modernes. Ils révèlent, avec les rêves, attestés dans l'histoire sinon justement compris, la vie profonde, intense, bouleversante souvent, qui se déroule en tout être humain. Mais comme A. Einstein l'a souligné « il est, de nos jours, plus facile de faire exploser un atome que de se libérer d'un complexe ! ».
L'Homme à la découverte de son âme ouvre de nouvelles portes aux déroulements intérieurs, à l'intériorité et l'élargit de l'expérimental au divin.
Traduction française de Roland Cahen, Albin Michel, 1987, 352 pages, ISBN - 9782226028211, 20,50 €.
Les Essais sur la symbolique de l'esprit viennent clore la trilogie entamée par La Vie symbolique, Psychologie et vie religieuse puis L'Âme et le Soi.
Renaissance et individuation, dernier cycle des publications de C. G. Jung quant à la fonction religieuse de l'inconscient. On y trouvera deux textes parmi les plus importants de C. G. Jung, celui sur l'Ésprit Mercure d'une part, celui sur l'interprétation du dogme de la Trinité de l'autre.
À travers ces deux études, en effet, l'une principalement fondée sur la figure du spiritus rector de tout travail alchimique, l'autre sur l'un des mystères centraux de la révélation chrétienne, C. G. Jung dévoile les fondements les plus certains de sa position envers les phénomènes religieux : ni approbation béate comme on l'a cru souvent, ni croyance en une sorte de sacré nébuleux auquel il suffirait de s'abandonner pour goûter aux extases de l'âme. Au contraire.
Comme Walter Otto l'avait bien fait ressortir, toute "manifestation sacrée" est à double tranchant et si l'imago Dei peut s'y donner à voir, c'est tout autant la puissance du Mal que l'on peut y découvrir. D'où l'exigence de tout un travail intérieur, d'une ascèse à proprement parler, que guide la lumière de la raison, sous peine de tomber dans l'aliénation de soi-même et, à la limite, par submersion sous l'inconscient, dans la psychose.
De quoi dissiper bien des malentendus et prendre enfin conscience que toute l'œuvre de C. G. Jung est aussi fondée sur un principe de raison nécessaire où on ne recherche pas tant la fusion que, dans la pensée même de l'Un, les séparations qui permettent de le penser.
Traduction française d’Alix Gaillard, Christian Gaillard et Gisèle Marie , Éditions Albin Michel, 1991, 322 pages, ISBN - 9782226053312, 24,75 €.
« Des temps aussi foncièrement troublés que notre époque - avec ses passions politiques déchaînés, ses chambardements d'États et de frontières qui frisent au chaos, sa conception des choses ébranlée jusque dans ses fondements - influencent si puissamment les décours psychiques de l'individu que le médecin se voit contraint d'accorder une attention accrue aux interférences suscitées dans l'âme de ses patients par les contingences de l'actualité. », C. G. Jung, Aspects du drame contemporain
Dans ce contexte C. G. Jung a regroupé dans cet ouvrage plusieurs textes publiés à des époques différentes.
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Traduction française de Roland Cahen, Éditions Georg, collection « Analyse et synthèse », 1996, 268 pages, ISBN - 9782825701058, occasion à partir de 12 €.
Le premier tome de la correspondance de C. G. Jung s'arrêtait à la fin de 1940, alors que l'Europe, et bientôt le monde entier, sombrait dans la tempête de l'Histoire. Dans ce second volume, tandis que l'espérance revient peu à peu, on voit C. G. Jung approfondir sa quête, tant quant à la signification de l'alchimie pour l'inconscient que quant à la fonction religieuse de ce dernier.
Après la rupture avec S. Freud, après l'affirmation de sa propre théorie (des Types psychologiques au Commentaire sur le mystère de la Fleur d'Or), puis sa consolidation avant-guerre, le voici maintenant en route dans un mouvement qui va bientôt le faire déboucher sur le dernier état de sa pensée - à la fois le plus audacieux, le plus érudit et le plus rigoureux.
C'est à cette gestation que nous assistons ici, dans des entretiens multiples avec des correspondants de tous les horizons, de toutes les nationalités, de toutes les disciplines : de l'analyse proprement dite à la théologie, l'ethnologie, la physique ou l'histoire des religions.
Un livre indispensable pour comprendre tout un pan de l'histoire des idées au milieu de notre siècle.
Traduction française de Claude Maillard, Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 1993, 346 pages, ISBN - 9782226066039, 38,55 €.
Ce livre est composé de plusieurs textes ayant pour thème « la guérison psychologique » :
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Traduction française de Roland Cahen, Éditions Georg, 2000, 342 pages, ISBN - 9782825704653, occasion à partir de plus de 100 €.
Le processus d'individuation vécu et décrit par C. G. Jung constitue l'axe de la psychologie des profondeurs. Il aboutit à la réalisation d'une totalité psychique transcendant le moi et dénommée Soi, rassemblant en elle les contraires et offrant empiriquement les caractéristiques du "dieu intérieur" de la philosophie éternelle. Aïon étudie le Soi dans son rapport avec l'Homme-Dieu chrétien.
Le Christ lumineux est confronté dès l'origine avec sa contrepartie obscure, l'Antéchrist, dont le règne doit précéder le retour du Seigneur ou Parousie. L'association des deux contraires se rencontre dans le signe zodiacal des Poissons. Le poisson est historiquement l'un des premiers symboles du Christ. Le signe des Poissons gouverne l'ère (aïon) chrétienne et désigne le "grand mois" platonicien suivant celui du Bélier et auquel doit succéder l'âge du Verseau.
Le survol des deux millénaires chrétiens révèle des correspondances (synchronicités) que l'on pourrait être tenté d'interpréter comme le passage du règne du Christ à celui de l'Antéchrist, parallèlement au déplacement du point vernal de l'un à l'autre des Poissons. Des prédictions explicites d'astrologues de la Renaissance, dont l'illustre Nostradamus, projettent une lumière curieuse sur la présence de telles préoccupations dans l'esprit occidental.
C. G. Jung étudie le symbolisme du poisson et celui du Soi en s'appuyant sur des documents émanant des gnostiques et de leurs successeurs, les alchimistes. II considère les uns et les autres comme des psychologues avant la lettre, qui ont refusé les limites du dogme pour demeurer fidèles aux données de l'expérience intérieure. C'est pourquoi il voit en eux les ancêtres de sa psychologie des profondeurs.
Traduction française d’Étienne Perrot et Marie-Martine Louzier-Sahler, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 1983, 334 pages, ISBN - 9782226016423, 24,75 €.
« Clément de Rome professait que Dieu régentait le monde avec une main droite et une main gauche. La main droite signifiait le Christ et la gauche Satan. La conception de Clément est manifestement monothéiste puisqu'il réunit les principes opposés dans un Dieu."
Plus tard, toutefois, le christianisme devint dualiste dans la mesure où la part des éléments opposés, personnifiée par Satan se trouve dissociée et où Satan se trouve banni dans un état d'éternelle malédiction. Le voilà le problème central. Il est d'une signification essentielle et il est à l'origine de la doctrine chrétienne du salut.
Si le christianisme a la prétention d'être une religion monothéiste il ne peut se passer de l'hypothèse que les contraires sont unifiés dans un Dieu. Mais ceci pose un grave problème religieux : le problème de Job. Le but de mon livre est d'en montrer le développement historique à travers les siècles, depuis l'époque de Job, jusqu'aux événements symboliques les plus récents.
Pendant plusieurs années, j'hésitais à publier ma "Réponse à Job" car je me rendais compte d'avance des conséquences de cette démarche et de la tempête qu'elle déclencherait. Mais j'étais possédé par l'urgence et par la lourde signification de problème et je ne pouvais pas m'en détacher. Aussi je me vis contraint d'accueillir le problème dans son entier et je le fis en décrivant mon expérience personnelle où figurait toutes mes émotions subjectives. »
Extrait de Réponse à Job, Carl Gustav Jung
Traduction de Roland Cahen, Éditions Buchel Chastel, 1994, 302 pages, ISBN - 9782702013601, occasion à partir de 70 €.
Cet ouvrage reprend, développe et approfondit la notion d'archétype qui occupe, on le sait, une place centrale dans la pensée de C. G. Jung. Ce concept en effet peut se comparer aux "catégories" de la philosophie traditionnelle (Aristote, Kant) ou aux "structures" des modernes (Piaget, Lévi-Strauss, Lacan).
Les archétypes sont les schèmes éternels de l'âme humaine, les images et symboles qui peuplent l'inconscient collectif et modèlent le flux de l'énergie psychique. Leur nature et leur signification sont ici commentées sous des angles différents et complémentaires - histoire, exposés de cas, pratique et théorie psychologiques - qui donnent son unité à ce recueil.
Après une définition des archétypes présents dans l'inconscient collectif - en particulier l'image de la mère et l'idée d'anima - C. G. Jung illustre son propos par l'analyse des symboles contenus dans l'œuvre d'un alchimiste et gnostique du IIIe siècle, par l'étude radicalement nouvelle du rite chrétien de la messe et par celle des représentations archétypiques de l'arbre dans les mythologies et les religions.
L'ouvrage s'achève par une réflexion théorique sur la nature du psychisme montrant notamment que la conscience n'est pas une création ex nihilo, mais prend racine dans la genèse de l'espèce, le devenir de l'être et de l'individu, et dans le cosmos de l'inconscient.
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Traduction Française d’Étienne Perrot et Yves Le Lay, Éditions Le livre de poche, 1995, 706 pages, ISBN - 9782253062509, 9,20 €.
En 1950, C. G. Jung atteint ses soixante-quinze ans. C'est aussi le moment où, après les années d'approfondissement, en particulier du symbolisme alchimique, sa pensée en arrive à sa dernière efflorescence et où C. G. Jung débouche sur certaines de ses oeuvres majeures, que ce soit le Mysterium Conjunctionis, La Synchronicité ou la Réponse à Job.
Durant ces années 1950-1954, le penseur, le psychologue et l'homme se réunissent indissociablement pour produire des thèses qui éclairent rétrospectivement ses études antérieures et en donnent de ce fait comme l'orientation fondamentale. Mêlant intimement l'audace de la pensée, une érudition quasi sans faille, l'expérience du clinicien, la rigueur du théoricien, ces thèses sont toutefois si neuves par rapport à son temps qu'elles font parfois scandale.
Cette correspondance en porte le témoignage aigu. Dans ses lettres à Henry Corbin, Hermann Hesse, Karl Kerényi, Érich Neumann ou au théologien Victor White, on voit C. G. Jung expliquer et réexpliquer sans cesse ce qu'il a vraiment voulu dire, au-delà des malentendus et des lectures réductrices - en même temps qu'il maintient d'une façon intransigeante ses points de vue, qu'il a mis près d'un demi-siècle à élaborer dans leur dernière version.
Et ce n'est pas le moindre mérite de cette correspondance, au ton souvent si libre, que de nous faire voir C. G. Jung par lui-même et de nous livrer ainsi, d'une certaine manière, le "vrai" C. G. Jung.
Traduction française Claude Maillard et Christine Pflieger-Maillard, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 1994, 312 pages, ISBN - 9782226069344, 38,55 €.
Le « fripon divin », appelé également trickster, est une figure appartenant aux mythes des indiens Winnebagos.
À la fois trompeur et trompé, malfaisant et bienfaiteur, on retrouve ce personnage sous des allures et des noms différents dans une grande partie des tribus nord-amérindiennes ; Ishtinike chez les Poncas, Wakdjunkaga (« celui qui joue de tours ») chez les Winnebagos,...(chez ces peuples il est présenté sous des formes diverses, coyote, lièvre, araignée, corbeau, etc.) mais le nom qui restera est celui de Trickster (parfois traduit par « trompeur » , « escroc », « charlatan », etc.).
Selon Paul Radin, le « cycle du fripon » des winnebagos en constitue un véritable ideal-type. À partir d'un récit transmis en 1912 par l'indien Blowsnake, Paul Radin propose dans cet ouvrage une analyse fondée sur un triple regard : lui même en fournit une approche ethnologique alors que Charles Kerenyi compare ce mythe aux mythes greco-romains et C. G. Jung un rapide éclairage propre à la psychanalyse.
Paul Radin nous présente le mythe du Fripon : « Il n'est guère de mythe aussi répandu dans le monde entier que celui que l'on connaît sous le nom de "mythe du Fripon" dont nous nous occuperons ici. Il y a peu de mythes dont nous puissions affirmer avec autant d'assurance qu'ils appartiennent aux plus anciens modes d'expression de l'humanité ; peu d'autres mythes ont conservé leur contenu originel de façon aussi inchangée. (...) Il est manifeste que nous nous trouvons ici en présence d'une figure et d'un thème, ou de divers thèmes, doués d'un charme particulier et durable et qui exercent une force d'attraction peu ordinaire sur l'humanité depuis les débuts de la civilisation. »
Traduction française d’Arthur Reiss, Éditions Georg, 1997, 203 pages, ISBN - 9782825704691, occasion à partir de + de 100 €.
Avant de rencontrer S. Freud et la psychanalyse, Carl Gustav Jung travaillait déjà sur la schizophrénie aux côtés d'Eugen Bleuler et Auguste Forel. La qualité, le niveau et l'originalité de ses recherches lui valurent une notoriété certaine et la réputation d'un psychiatre prometteur. Son essai La psychologie de la démence précoce attira l'attention de S. Freud au moment où C. G. Jung lui-même découvrait son "interprétation des rêves".
À la psychanalyse naissante, C. G. Jung associait le terrain de la psychose alors mal connu, suscitant ainsi réexamens et réévaluations de certains points fondamentaux.
En 1959, dans ses Considérations actuelles sur la schizophrénie, C. G. Jung constatait avec regret que, depuis ses premières publications, les connaissances sur la nature profonde de cette maladie mentale restaient très fragmentaires. Il ferait sans doute encore le même constat aujourd'hui malgré les avancées neurobiologiques ou cognitives qui ont été effectuées.
Ce volume présente un intérêt d'autant plus grand que c'est très certainement par sa formation de psychiatre et par sa connaissance de la psychose - singulièrement de la schizophrénie - que s'explique la rupture ultérieure de C. G. Jung avec S. Freud et la théorie nouvelle qu'il sera amené à bâtir : « Le fréquent recours à des formes et à des productions associatives archaïques qui sont observées dans la schizophrénie, écrit-il dans son essai sur la schizophrénie, m'a donné pour la première fois l'idée d'un inconscient non seulement constitué de contenus de conscience originelle perdus, mais d'une strate plus profonde, avec un caractère tout aussi universel que les motifs mythiques qui caractérisaient l'imagination humaine en général. »
Traduction française de Josette Rigal, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 2001, 384 pages, ISBN - 9782226115690, 27,80 €.
D'après M.-L. von Franz, l'alchimie a fourni à C. G. Jung « la forme lui permettant de modeler et de communiquer ses expériences dans la ligne d'une tradition historique de l'Occident ».
Mysterium conjunctionis est le fruit le plus pur de ces épousailles. L'auteur, couronnant son œuvre, y présente le trésor ramené de son dialogue avec les anciens grimoires, inlassablement poursuivi au long d'un quart de siècle. Mais, chez le médecin-philosophe de Küsnacht, le passé n'est là que pour confirmer, étayer et éclairer le présent. On doit rappeler à ce sujet les termes qu'il utilise, dans Ma vie, pour caractériser son ouvrage : « Ce n'est qu'avec Mysterium conjunctionis que ma psychologie fut définitivement placée dans la réalité et reprise en sous-œuvre comme un tout, à l'aide de matériaux historiques. » Et il ajoute : « Ainsi ma tâche était accomplie, mon oeuvre faite, et maintenant elle peut tenir debout. »
Ce fier témoignage fait indiscutablement du Mysterium le testament de C. G. Jung, son chef-d'œuvre au sens médiéval du terme. En le publiant, nous avons conscience de mettre entre les mains de quiconque se penche sur son propre mystère un élément de la « chaîne d'or » qui l'aidera à diriger sa marche et à en conjurer les périls. Nous présentons aujourd'hui le premier tome de l'ouvrage où l'auteur étudie les grands symboles par lesquels les alchimistes désignent les « composants de la conjonction », ou « ingrédients du grand œuvre » : la substance mystérieuse, le soleil, la lune, le soufre, le sel.
Extrait du livre
« La situation jusque-là obscure s'éclaire progressivement, telle une nuit sombre dans laquelle se lève la lune. La clarté provient en quelque sorte de l'inconscient, puisque ce sont avant tout les rêves qui nous aident à trouver la piste de l'explication. Cette lumière naissante correspond à l'albedo, au clair de lune qui, suivant la conception d'autres auteurs, annonce également le lever du soleil (orna sous). Le rouge qui grandit désormais correspond à une augmentation de chaleur et de lumière en provenance du soleil, donc du domaine de la conscience. Ceci correspond à la participation croissante, à l'implication de la conscience qui commence de son côté à agir sur les contenus fournis par l'inconscient. Par cette confrontation avec l'inconscient, qui se traduit tout d'abord par un conflit « ardent », les opposés se préparent à se fondre ensemble, à opérer leur synthèse. L'alchimie exprime cette situation par la rubedo où s'accomplit le mariage de l'homme rouge et de la femme blanche, du soleil et de la lune. Les opposés, bien qu'ils se fuient, cherchent à atteindre un équilibre, car l'état de conflit est trop contraire à la vie pour pouvoir être supporté de façon durable. »
Traduction française d’Etienne Perrot, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 1980, 320 pages, ISBN - 9782226010377, 23,90 €.
Ce second tome est le fruit de la confrontation poursuivie pendant plus de vingt ans par C. G. Jung aidé de M.-L. von Franz avec l'alchimie historique dont la psychologie des profondeurs « a repris le sentier perdu ».
Dans ce second volume l'auteur aborde de façon plus centrale le « mystère de la conjonction », objet et but commun des deux disciplines. Il s'agit d'une réconciliation des opposés qui a pour siège l'homme ordinaire et entraîne son « ennoblissement », faisant éclore en lui la figure archétypique de l'anthropos, homme primordial (Adam Kadmon) et « dieu terrestre », auquel la psychologie moderne donne le nom de Soi. Ainsi s'opère « la guérison du roi » qui met fin à la stérilité du royaume.
Écartant soigneusement toute spéculation métaphysique ou théologique, le psychologue de Zurich nous lègue, comme fruit de ses observations et aboutissement de sa méthode, la réalité empirique de « l'homme passant infiniment l'homme » célébré par les gram, enseignements religieux de l'humanité.
Un pareil témoignage ne peut être pris à la légère à l'heure où l'extension du chaos à l'échelle de la planète intensifie l'appel d'une « libération ». C. G. Jung montre le chemin d'un accomplissement source de sens et de paix. Il nous place ainsi devant une responsabilité aussi lourde que remplie d'espérance.
Extrait du livre
« L'une des caractéristiques de l'alchimie est qu'elle ne passe jamais sous silence le caractère contradictoire de ses contenus et qu'elle constitue ainsi une compensation évidente de l'univers dogmatique qui, pour parvenir à un sens précis, refoule les contraires dans l'incommensurable. La tendance à séparer le plus possible les opposés, c'est-à-dire l'effort vers le sens univoque, est absolument nécessaire pour établir une claire conscience, car la discrimination appartient à la nature de cette dernière. Mais lorsque la séparation va si loin que l'opposé complémentaire sort du champ de vision et que l'on n'aperçoit plus le noir dans le blanc, le mal dans le bien, la profondeur dans la hauteur, etc., on parvient à une vision unilatérale qui est compensée par l'inconscient sans notre concours. Ce phénomène se produit en quelque sorte contre notre volonté qui, par suite, s'agite d'une façon toujours plus fanatique pour aboutir finalement à l'énantiodromie catastrophique. La sagesse par contre n'a jamais oublié que les choses ont deux faces : elle saurait donc empêcher de semblables malheurs si elle avait quelque pouvoir. Mais le pouvoir n'est jamais en la possession de la sagesse. Il est toujours placé au centre de l'intérêt collectif et, de ce fait, accompagne toujours la stupidité de "l'homme de la masse". »
Traduction française d’Étienne Perrot, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 1982, 384 pages, ISBN - 9782226011275, 29,40 €.
Cet essai, écrit par C. G. Jung vers la fin de sa vie, résume sa pensée morale et sociale et peut à bon droit passer pour son testament spirituel. Malgré leurs divergences, C. G. Jung et S. Freud s’accordent pour penser que l’épanouissement de l’individu est menacé par le développement de la civilisation.
La pression des masses organisées plonge l’individu dans un état de « somnambulisme infantile » où il perd sa dignité. La science qui l’ignore au profit des abstractions de la statistique légitime cette évolution.
De surcroît, les grandes idéologies de masse – politiques ou religieuses – portent jusqu’à la dépossession de soi cette réduction de l’individu réel à la moyenne abstraite de l’homme commun entreprise par le rationalisme scientifique. Mais le pire, c’est que l’on fuit alors la raison pour le mythe, qu’il s’agisse des religions ou des dictatures, de la Cité de Dieu ou de l’État déifié.
Toutefois, cette perspective réductionniste n’est pas inéluctable. La voie indiquée par C. G. Jung pour y échapper consiste à porter le regard vers les « profondeurs » du Soi, pour intégrer les énergies archétypiques qu’il révèle. Ce « processus d’individuation » est la condition préalable qui ouvrira à terme les voies d’un « compromis entre l’individu et la société ».
Traduction par Roland Cahen avec la collaboration de René et Françoise Baumann, Éditions Le Livre de Poche, 1995, 126 pages, ISBN - 9782253904311, 6,90 €.
En 1955, l'œuvre de C. G. Jung, maintenant âgé de quatre-vingts ans, est en majeure partie achevée. Excepté son autobiographie - texte paru sous le titre allemand particulièrement significatif de Souvenirs, rêves et pensées -, il n'écrira plus de textes importants.
Il vient de terminer le deuxième tome de Mysterium conjunctionis, son livre capital sur l'alchimie, mais l'événement déterminant de cette année est le décès de sa femme Emma, dont il dira dans Ma vie : « Tout ce qui s'éclaira en cette occasion à mes yeux m'avait prodigieusement arraché à moi-même. » Désormais, il marchera les yeux ouverts vers sa propre mort, dans un dialogue sans concessions avec un inconscient qui ne connaît pourtant pas de limitation dans l'espace et dans le temps.
À cette époque, sa santé se montre de plus en plus chancelante. Pourtant, il poursuit sa correspondance avec une disponibilité extrême, répondant quasiment à chacun, du plus illustre à l'inconnu. Dans un effort constant de s'expliquer sur l'originalité de sa psychologie, il n'a de cesse de replacer ses idées dans une perspective historique, seule capable d'en déterminer la genèse.
Lire ce nouveau tome de la correspondance de C. G. Jung, ce n'est pas seulement pénétrer le monde de ses pensées, caractérisé par des efforts de clarté, une volonté de témoigner et une recherche de la vérité incessants ; c'est également recevoir une très profonde leçon d’humanité.
Traduction française de Claude Maillard, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 1995, 272 pages, ISBN - 9782226078520, 29,40 €.
Lorsque, après s'être séparé de S. Freud sur le statut du religieux et du mythe dans la psychanalyse, C. G. Jung a peu à peu établi sa conception d'une réalité de l'âme, puis, comme il le dira dans Psychologie et alchimie, de la réalité d'un monde propre à cette âme, il ne reviendra plus jamais sur cette conquête décisive où se jouait pour lui, semble-t-il, un élément déterminant de vérité.
Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on appelle le religieux : loin d'en faire un irrationalisme devant lequel on s'inclinerait - contresens répandu mais qu'il est urgent aujourd'hui de dissiper enfin -, C. G. Jung l'a toujours conçu selon la leçon de son étymologie latine, c'est-à-dire une attitude et une volonté très soigneuses de prise en considération, d'examen, d'évaluation. En bref, il s'agit pour lui, précisément, d'une démarche rationnelle qui, loin de nous incliner à nous laisser emporter par le sacré, tend au contraire à le mettre à distance, à s'expliquer avec lui et, en bout de course, à en rendre raison.
Tout le travail d'une psychologie pratique est alors un travail de différenciation, où l'homme se recouvre dans son intégrité : l'individuation, telle qu'elle était déjà annoncée dans les Sept Sermons aux morts, n'est rien d'autre que ce processus où l'âme se découvre dans son entièreté, c'est-à-dire dans sa vérité singulière, vérité qui ne s'exprime que sous la puissance du symbole.
De ce rapport de C. G. Jung au religieux, La Vie symbolique traitait déjà, dans le domaine particulier du christianisme et de ses hétérodoxies. Le présent volume est surtout centré sur l'accès que nous avons à la vie de cette âme, sur les étapes successives du processus d'individuation, sur la fonction d'ordre psychique qui s'y révèle et qui garantit à la fois qu'elle organise les relations du moi et du soi, du conscient et de l’inconscient.
D'une certaine façon, tout homme est comme l'objet d'un autre sujet que lui-même. C'est cet autre sujet qu'il doit pouvoir considérer dans sa pleine lumière, et en le reconnaissant, le mettre du même coup en rapport avec sa subjectivité initiale. L'inconscient lui-même, selon C. G. Jung, est rempli d'"étincelles" comme autant de conscience qui réclame à advenir, et ces étincelles « correspondent [dit-il] aux particules lumineuses prisonnières dans la physis obscure, dont la réunion était la préoccupation essentielle du gnosticisme et du manichéisme ».
Traduction française de Claude Maillard, Christine Pflieger-Maillard et Roland Bourneuf, Éditions Albin Michel, 286 pages, ISBN - 9782226041227, 24,30 €.
On savait déjà que Wolfgang Pauli, l'un des plus grands physiciens de ce siècle et prix Nobel en 1946, avait suivi dans les années 30 une cure analytique avec l'un des élèves de Carl Gustav Jung, cure dont la série de rêves a été étudiée par C. G. Jung lui-même dans Psychologie et alchimie.
Ce que l'on savait moins jusqu'ici, et que l'on découvre avec jubilation dans ce livre, c'est que les relations avec C. G Jung se sont étalées sur un quart de siècle, jusqu'à la disparition de W. Pauli en 1958.
C'est donc à l'échange entre deux géants de ce siècle que nous assistons ici, dans l'effort de chacun pour comprendre le domaine de l'autre afin d'enrichir et d'approfondir sa propre réflexion : le but avoué étant de découvrir ce point d'unité dans le réel où la connaissance scientifique objective de la nature à travers ses règles et ses lois et la connaissance intérieure de la psyché et des manifestations de l'inconscient trouveraient une sorce ou une structure communes.
Ainsi voit-on apparaître le concept révolutionnaire de synchronicité, W. Pauli s'intéresser à l'alchimie ou aux autres philosophies néo-platoniciennes, C. G. Jung s'initier à certaines des conceptions de la physique moderne, dans une recherche a deux voix, complémentaire et réciproque, qui représente au total l'une des entreprises scientifique et philosophique les plus originales et les plus audacieuses de notre siècle.
Traduction française de Francoise Perigaut, Éditions Albin Michel, 2000, 382 pages, IBSN - 9782226107855, 23,20 €.
Cet ouvrage original traite « de ces bruits, de ces rumeurs qui courent, issus de tous les coins du monde, sur des objets ronds, circulant à travers notre troposphère et notre stratosphère, objets que l'on appelle des "soucoupes volantes", des "disques", des "sauceurs" ou des "Ufos" (Unidentified Flyind Objects, objets volants non identifiés). »
C. G. Jung précise : « Cette rumeur, ces bruits et le problème de l'existence physique éventuelle des objets volants qu'ils évoquent me paraissent tellement importants que je crois de mon devoir de lancer un cri d'alarme, comme je le fis à l'époque où se préparaient des événements qui devaient frapper l'Europe au plus profond d’elle-même ». C. G. Jung fait allusion ici à la Seconde Guerre mondiale (voir le chapitre « Wotan » publié en 1936 dans Aspects du monde contemporain).
Il ajoute : « L'humanité doit s'attendre à des événements d'où sortira la fin d'un éon, la fin d'une ère, la fin d'une grande époque du monde. »
Ce livre nous donne des indications précieuses sur le sens de ces événements qui sont aujourd'hui toujours d'actualité.
Traduction française de Roland Cahen, René et Françoise Baumann, Éditions Gallimard, collection « Folio essais », 1996, 328 pages, ISBN - 9782070329281, occasion à partir de 28 €.
Dans Entretiens, C. G. Jung approfondit des points essentiels de sa psychologie comme le sentiment, l’ombre, la projection, le Soi. Et il aborde des thèmes ayant plus particulièrement trait à la pratique de l’analyse, notamment le lien entre l’analysant et l’analyste.
Dans les années 1957-1959, C. G. Jung a participé à des rencontres qui se sont déroulées dans deux cadres distincts. Les premières réunissaient un cercle d’amis et de connaissances dans une maison privée de Winterthour, alors que les secondes avaient pour participants des professeurs et des étudiants de l’Institut C. G. Jung de Zurich. Toutes sortes de questions étaient soumises à C. G. Jung qui, dans un climat de grande liberté, répondait à ses interlocuteurs.
Ces rencontres étaient enregistrées, et de là est né ce livre, Entretiens. Dans l’édition originale, on peut entendre Jung s’exprimer en suisse allemand, en allemand et en anglais. La traduction française s’est faite à partir de ces trois langues et elle garde le caractère oral des questions-réponses. Elle s’efforce aussi de transmettre l’atmosphère souvent informelle et rieuse qui prévalait dans ces rencontres malgré la gravité de certains sujets traités.
Tout en apportant un éclairage précieux sur la psychologie des profondeurs, Entretiens permet d’entrer directement en contact avec la personne même de C. G. Jung, avec sa grande vitalité, sa simplicité, avec sa nature.
Des photos de C. G. Jung ont été prises lors des entretiens de Winterthour. Grâce à Monsieur Christian Tauber qui en détient le Copyright, elles paraissent pour la première fois dans cet ouvrage, à côté de photos, elles aussi inédites, prises à Bollingen.
Traduction française de Monique Bacchetta, Jeanne Kohli-Dangel et Ariane Pedroli, Éditions La Fontaine de Pierre, 2010, 216 pages, ISBN - 9782902707522, 20 €.
La correspondance entre C. G. Jung et Erich Neumann est d'abord un dialogue confiant et amical entre le grand penseur, fondateur de la Psychologie analytique, et son disciple sans nul doute le plus brillant, né à Berlin, réfugié à Tel Aviv dès 1934, et promoteur de l'école jungienne en Israël.
On y voit C. G. Jung et E. Neumann s'entretenir longuement, souvent avec passion, de l'inconscient collectif - et alors que l'antisémitisme sévit en Europe -, du judaïsme et de sa spiritualité, de la place des Juifs en Occident, du sionisme naissant...
Aux interrogations maintes fois abruptes du jeune médecin en exil, le maître de Zurich, de trente ans son aîné, répond avec clarté, avouant même qu'il apprend beaucoup de cette confrontation. De Zurich à Tel Aviv, cet échange épistolaire - qui s'interrompra peu avant la mort précoce d'E. Neumann, en 1960 - nous permet d'apprécier ainsi la rare densité d'une conversation entre deux esprits de haute volée, à une période tragique de notre Histoire.
Présenté et annoté par Martin Liebscher, traduction française de Véronique Liard et Florent Serina, Co-Éditions La Compagnie du Livre Rouge & Imago, 2018, ISBN - 9782849529300, 25 €.
Dès les premières pages de Psychologie et alchimie, C. G. Jung écrivait très clairement, sans avoir peur des risques qu'il prenait de la sorte, que « l'âme possède naturellement une fonction religieuse (...) et que la tâche principale de toute éducation de l'adulte est de faire passer l'archétype de l'image divine, ou ses émanations et ses effets, dans la conscience ».
Sur le statut proprement métaphysique d'une telle assertion, C. G. Jung n'a jamais voulu se prononcer, considérant qu'il sortirait alors de ses limites et de son domaine de légitimité. Mais il a toujours maintenu contre vents et marées qu'il y avait un monde propre de l'âme, et que son œuvre consistait à démêler la façon dont il se manifestait et appelait l'homme à la découverte de sa réalité fondatrice de caractère numineux.
Se référant explicitement à Maître Eckhart quand il disait : « Ce n'est pas au-dehors mais à l'intérieur, tout à l'intérieur », C. G. Jung proposait ainsi d'« observer patiemment ce qui se passe en silence dans l'âme », dans la mesure où tout homme a par nature « dans son âme propre quelque chose qui peut croître ».
Il a donc semblé urgent de livrer au public français les grands textes de C. G. Jung qui étaient encore inédits, et qui traitent directement de cette structure religieuse qui nous forme. La Vie symbolique en est le premier volume rassemblé. Deux autres livres suivront, l'un sur L'Âme et le Soi, l'autre comprenant les Essais sur la symbolique de l’esprit.
Dans cette perspective, il a paru judicieux de commencer par les textes où C. G. Jung se confronte au christianisme - soit en s'inscrivant dans les grands courants de la gnose avec les Sept Sermons aux morts qu'il place sous le patronage de l'Alexandrin Basilide, soit dans des échanges très serrés et courtois avec des religieux et des théologiens, comme dans le texte proprement dit de La Vie symbolique ou les lettres qu'il envoie à un pasteur protestant ou à un carme catholique : on pourra y voir au travail toute la puissance de sa réflexion, mais aussi le poids de l'angoisse qu'il a toujours ressentie - et d'autant plus comme thérapeute - devant l'insondable mystère de l'existence du mal.
Traduction française de Claude Maillard et Christine Pflieger-Maillard, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque Jungienne », 1989, 270 pages, ISBN - 9782226036681, 23,20 €.
La synchronicité représente de toute évidence l'un des nœuds théoriques principaux de la pensée et de l'œuvre de C. G. Jung. Alors que celui-ci en découvre très tôt la présence et les manifestations (il en parle dès 1930), en déclarant à propos du Yi King que ce dernier « repose en effet, non sur le principe de causalité, mais sur un principe non dénommé jusqu'ici - parce qu'il ne se présente pas chez nous - auquel j'ai donné, à titre provisoire, le nom de principe de synchronicité », il ne se décide cependant à publier à son sujet d'une manière systématique et réglée que très tard dans sa vie, à la fin des années quarante et au début des années cinquante.
Encore ne s'agit-il pas pour C. G. Jung de fournir une explication définitive à un domaine qu'il qualifie d "obscur" et de "problématique", mais d'y ouvrir un accès dont il a la conscience aiguë de combien il se heurte à nombre de préjugés (de nature à la fois intellectuelle, idéologique et subjective) dans la société occidentale moderne.
S'il se résout à cet effort, c'est par un double souci d'élucidation scientifique et philosophique, ainsi que devant l'importance humaine du phénomène, et l'exigence intérieure du souci thérapeutique qui l'a toujours animé.
C'est pourquoi aussi il a semblé aux éditeurs français qu'il était non seulement temps, mais qu'il y avait nécessité de présenter ces travaux au public francophone, pour que celui-ci ait accès à son tour à l'une des réflexions axiologiques les plus profondes de C. G. Jung - qui permet en retour de mieux comprendre nombre de ses considérations dans d'autres ouvrages ou d'autres textes déjà publiés.
Entre les deux parties de ce volume consacrées à la synchronicité, nous avons intercalé les trois textes composés par C. G. Jung sur Paracelse. C'est que la vue alchimique du monde et du destin de l'homme et la doctrine des arcanes reposent sur la théorie des signatures et des correspondances, qui représente la conception même de "la synchronicité avant la synchronicité". Il ne s'agissait pas seulement par là de faire ressortir l'unité de pensée et la cohérence qui sous-tendent toute l'œuvre de C. G. Jung dans ses multiples intérêts pour le taoïsme ou l'alchimie par exemple, mais aussi de mettre en lumière le profond arrière-plan psychique que requiert la conception de la synchronicité, et d'illustrer la loi de contamination des archétypes qui préside au travail de la réalité psychique objective.
Traduction française de Claude Maillard et Christine Pflieger-Maillard, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque Jungienne », 1988, 352 pages, ISBN - 9782226028204, 23,20 €.
On sait l'intérêt de C. G. Jung pour les traditions orientales. Le public français a déjà pu en mesurer l'importance à travers les œuvres déjà traduites, et nous avons consacré le premier volume de cette collection aux réflexions que le Mystère de la Fleur d'Or a inspirées au psychologue de Zurich. Il nous a paru utile de rassembler, dans ce cinquième volume, la quasi-totalité des textes concernant directement l'orientalisme. Écrits de 1935 à 1960, ils se caractérisent à la fois par la variété des thèmes et par l'unité d’inspiration.
Ces écrits une fois traduits, il convenait de choisir l'ordre dans lequel ils seraient présentés. Un classement chronologique risquait de ne pas faire suffisamment ressortir les grands thèmes, et d'autre part une présentation thématique pouvait paraître artificielle. Les éditeurs de la grande édition allemande des Œuvres Complètes (Gesammelte Werke, Olten und Freiburg-im-Breisgau) avaient tenté de résoudre ce problème en tenant compte, autant qu'il était possible, de ces exigences contradictoires. Nous avons cru devoir adopter l'ordre de présentation qu'ils ont eux-mêmes retenu ; il nous a paru le meilleur, compte tenu du fait, néanmoins, que certains des textes de C. G. Jung sur l'orientalisme sont précédés ou suivis, dans cette grande édition, d'autres écrits du même auteur et venant les éclairer.
Traduction française de Paul Kessler, Rainer Rochlitz et Josette Rigal, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque jungienne », 1985, 304 pages, ISBN - 9782226021113, 23,20 €.
Au début de 1958, date où commence ce dernier volume de sa correspondance, C. G. Jung n'a même plus trois ans à vivre, et il a vu disparaître les membres les plus proches de sa famille et ses plus anciens amis. Quelle que soit l'affection que lui portent Ruth Bailey qui s'occupe quotidiennement de lui, Aniela Jaffé avec qui il a composé Ma vie ou sa principale élève Marie-Louise von Franz, il est entré dans cette solitude dont il disait, voici déjà des décennies, qu'elle était une attitude et un devoir spirituels.
Il se dirige donc vers sa mort - cette mort que ses rêves de 1944 lui ont révélée comme union mystique ; cette mort à quoi préparait tout son processus d'individuation ; cette mort où, selon lui, la psyché ne disparaît peut-être pas puisqu'elle se trouve "au-delà du temps et de l'espace" et à l'approche de laquelle il faut pourtant se conduire comme si l'on était immortel.
Malgré tous les efforts qu'elle lui coûte, on est stupéfait de l'activité épistolaire qu'il continue à déployer afin de s'expliquer encore et toujours sur sa conception de la psychologie ou d'émettre sans cesse de nouvelles hypothèses. Leçon bouleversante que celle de ce vieillard qui accepte profondément son destin sans jamais en rabattre sur sa dignité d'être homme : c'est que la psychologie n'est pas seulement une science pour C. G. Jung, elle est aussi une éthique et une manière de vivre et de mourir.
Traduction française d’Alix Gaillard-Dermigny et Christian Gaillard, Éditions Albin Michel, collection « Bibliothèque Jungienne », 1996, 272 pages, ISBN - 9782226086433, 29,40 €.
Ce choix de textes - plus d'un millier - éclaire et illustre les aspects les plus caractéristiques, les plus accessibles aussi, de la doctrine de C. G. Jung.
L'ouvrage s'adresse moins au spécialiste qu'au lecteur soucieux de découvrir les perspectives originales qu'ouvre cette pensée sur les domaines les plus importants de l'existence humaine.
Parmi les thèmes abordés, on retiendra l'essence et l'activité de la psyché (l'âme, la conscience et l'inconscient, les archétypes, le rêve), l'homme dans sa vie relationnelle (médecin et malade, l'homme et la femme, jeunesse et vieillesse, l'individu et la communauté), le royaume des valeurs et des choses dernières (la connaissance de soi, la vie de l'esprit, la création, le bien et le mal, le devenir de la personnalité, l'Occident et l'Orient, destin, mort et rénovation, la voie vers Dieu).
Le lecteur pourra aussi se laisser guider, à son gré, par les titres plus précis figurant en haut de chaque page et qui en résument le contenu essentiel.
Enfin, l'index général des matières et des noms situé à la fin de l'ouvrage en facilitera également une étude plus attentive.
Les textes ont été réunis et présentés par Jolande Jacobi.
Traduction française de Roland Cahen et Yves Le Lay, Éditions Le Livre de Poche, 1995, 413 pages, ISBN - 9782253064343, occasion à partir de 15 €.
Sous forme d'un épais recueil, au format de poche, et sous le titre Structure et dynamique de l'inconscient, cet ouvrage assure une synthèse des grands thèmes ci-dessous. Il regroupe des extraits de plusieurs ouvrages de C. G. Jung.
À l'école de S. Freud, puis en rupture avec lui, C. G. Jung aura été un des géants du XXe siècle dans l'étude de l'inconscient. Notre souhait est ici de le présenter tel qu'il est et tel qu'il pense, dans un retour rigoureux aux textes, loin des images répandues ou des légendes qui courent à son sujet. Ce premier volume, Structure et dynamique de l'inconscient, par des extraits sélectionnés de textes aussi importants que Métamorphoses de l'être et ses symboles, L'Énergétique psychique, La Psychologie du transfert, Les Racines de la conscience, etc., fait le point sur la notion d'inconscient collectif ou sur l'idée d'archétype - tout à fait différente de ce qu'on croit d'habitude -, sur le concept d'énergie psychique et, beaucoup plus largement, sur le processus et sur la dynamique interne de l'inconscient le plus profond qui, faute d'être intégrés à la conscience autant qu'il est possible, peuvent renverser leurfécondité dans la pire des aliénations.
Le second tome à venir, Manifestations de l'inconscient, s'attache quant à lui aux traces vivantes de notre activité psychique, dans des domaines aussi différents que ceux de la religion, de l'alchimie, de l'art ou de l'histoire. Une introduction raisonnée, un compendium général de l'une des œuvres les plus foisonnantes de ce siècle.
Les textes ont été réunis et présentés par Michel Cazenave.
Sommaire
Éditions Le Livre de Poche, 1998, 1184 pages, ISBN - 9782253132370, 27,30 €.
Ce second volume de La Réalité de l'âme prolonge le tome précédent « Structure et dynamique de l'inconscient », dans lequel C. G. Jung s'attachait à découvrir la nature de l'inconscient et à développer les notions d' « inconscient collectif » et d' « archétypes ».
Tout le monde croit connaître C. G. Jung et, pourtant, bien peu le connaissent réellement. On sait qu'il s'est passionnément intéressé à l'alchimie, à l'histoire des religions, aux philosophies orientales et, plus largement, à toutes les productions symboliques de l'humanité, en tous lieux et en tout temps. Mais son but a toujours été de comprendre aussi profondément qu'il lui était possible la psychologie de l'être humain, et la diversité de ses centres d'intérêt lui a sans doute permis de jeter quelques lumières sur le plus secret de notre inconscient.
Dans ce volume, Manifestations de l’inconscient, C. G. Jung dans ses recherches les plus hardies - jusqu'à cette notion de synchronicité qui a fait couler tellement d'encre, jusqu'à ses interrogations sur les manifestations culturelles qui étaient les plus modernes en son temps, jusqu'à son angoisse devant la folie des hommes, qu'il s'agisse de la folie de l'individu ou, parfois, de la folie de l’Histoire…
Les textes ont été réunis et présentés par Michel Cazenave.
Sommaire
LES SEPT SERMONS AUX MORTS
LES FIGURES ALCHIMIQUES
UN ANCETRE : PARACELSE
PSYCHOLOGIE ET RELIGION
INDIVIDUALITE, TOTALITE ET CONJONCTION D'OPPOSES
LE MAL ET LA "SOPHIA"
LA SYNCHRONICITE
PSYCHOLOGIE ET CREATION
ARCHAISME ET DANGER DE L'INCONSCIENT
Éditions Le Livre de Poche, 2007, 1240 pages, ISBN - 9782253132585, 27,30 €.
Recueil d'interviews menées par W. Mc Guire et R. F. C. Hull.
Bien que C. G. Jung se décrivit lui-même comme un « introverti de type pensée-intuition », il donna, au cours de sa longue vie, de nombreuses interviews et tous ses visiteurs gardent le souvenir d'un homme disert, amical et très souvent plein d'humour.
Ce livre, à travers plus de cinquante récits de conversations les plus diverses, tente de saisir sa personnalité et son esprit : on y trouve des interviews pour les journaux, la radio, la télévision, un grand film didactique, ou encore les souvenirs de ses patients, élèves, collègues et visiteurs célèbres tels que Mircea Eliade, Alberto Moravia, Charles Lindbergh, Miguel Serrano, etc.
Ces récits s'entendent de la jeunesse estudiantine de C. G. Jung jusqu'à sa mort et abordent des sujets de variété infinie.
On peut y suivre, sur une période de soixante-dix années d'une histoire extérieure plus que mouvementée, le cheminement d'un « homme à la découverte de son âme », dispensant à l'envi les trésors rapportés de sa plongée dans les profondeurs, et transmettant, à ceux qu'à leur tour appelle le destin, le rameau d'or qui leur permettra d'entreprendre le « voyage intérieur ».
Traduction française de Marie-Martine Louzier-Sahler et Benjamin Sahler, Éditions Buchet Chastel, 1995, 364 pages, ISBN - 978270201327-4, occasion à partir de 29 €.
Ce livre est une œuvre collective de vulgarisation écrit en collaboration avec Marie-Louise von Franz, Joseph Henderson, Jolande Jacobi et Aniéla Jaffé.
Cet ouvrage inclus Essai d'exploration de l'inconscient et réalisé en cinq parties, a été conçu par C. G. Jung peu de temps avant sa mort.
Sommaire
Marie-Louise von Franz en assure la conclusion sous le titre La science et l'inconscient, et publie le texte définitif, selon les directives de C. G. Jung, 4 ans après sa mort.
Éditions Robert Laffont, 2002, 320 pages, ISBN - 978-2221027202, occasion à partir de + de 100 €.
C'est au printemps 1957, quatre ans avant sa mort, que C. G. Jung, se fait le témoin de lui-même en se confiant à Aniéla Jaffé, chargée de receuillir ses propos.
Très peu d'événements extérieurs : l'enfance de fils de pasteur, les combats psychiatriques du début du siècle, les voyages en Afrique du Sud et au Nouveau-Mexique, la construction sur un plan symbolique de la tour de Bollingen : autant de précisions autobiographiques qui éclairent cependant la genèse d'une des œuvres qui ont le plus influencé l'essor contemporain de la psychologie des profondeurs. C'est aussi la rencontre avec S. Freud, puis les démêlés avec le- maître, jusqu'à la rupture de l'héritier présomptif à propos du rôle de la sexualité dans le développement du psychisme. Mais toutes ces aventures ne sont évoquées qu'en fonction des rencontres plus fondamentales du conscient et de l'inconscient.
« Ma vie est l'histoire d'un inconscient qui a accompli sa propre réalisation. », C. G. Jung
Traduction française de Roland Cahen et Yves Le Lay avec la collaboration de Salomé Burckhardt, Éditions Gallimard, collection « Folio », 1991, 527 pages, ISBN - 9782070384075, 9,70 €.
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