Saison 2024
Mysterium Conjunctionis
La voie jungienne de l'alchimie
2024, un anniversaire alchimique...
L’alchimie a traversé les âges et fascine depuis des temps immémoriaux. Son origine remonte à l’Antiquité, avec des pratiques et des traités d’abord apparus en Égypte, en chine et en Grèce avant d’être introduite en Europe par les Arabes au Ve siècle.
Traditionnellement, les alchimistes cherchent à transformer toutes sortes de métaux — le plomb principalement — en or et à découvrir l’élixir de vie éternelle aussi nommé Pierre Philosophale. Dans ce but, les alchimistes se consacrent dans leurs laboratoires au franchissement de différentes étapes. Celles qui sont le plus couramment admises historiquement en Occident — tradition à laquelle Carl Gustav Jung se relie en partie — répondent au nombre de quatre : la nigredo (l’œuvre au noir), l’albedo (l’œuvre au blanc), la citrinitas (l’œuvre au jaune) et la rubedo (l’œuvre au rouge). Ces quatre étapes correspondent à ce que les alchimistes appellent le Grand Œuvre, processus alchimique qui mène à la création de la Pierre Philosophale ; promesse à la fois de transmutation des métaux vils en métaux précieux, d’un savoir immense et d’un remède universel qui permet de guérir toutes les maladies.
Au fil des siècles, l’alchimie a été influencée par la philosophie hermétique et la pensée gnostique. Au Moyen Âge, les alchimistes se répandent dans les monastères et les cours royales européennes où ils distillent et purifient moult substances. À la même époque, Nicolas Flamel devient le plus célèbre des alchimistes en parvenant à percer — d’après la légende — le secret de la Pierre Philosophale. À la Renaissance, bien que l’on continue à l’employer dans l’élaboration de médicament ou de matériau comme le verre, l’alchimie devient progressivement, avec Paracelse notamment, un système philosophique pour expliquer le monde. Elle passe ensuite par un déclin au XVIIe siècle en Europe au profit des sciences modernes, mais reste vivante en secret grâce à de grands penseurs à l’instar de Isaac Newton. Son histoire continue au XVIIIe et XIXe siècle où elle est considérée comme un symbole de la quête de la perfection spirituelle. Le mouvement romantique permet d’instiller un regain d’intérêt envers la discipline. Goethe et William Blake intègrent notamment des thèmes alchimiques dans leurs œuvres.
C’est au XXe siècle que Carl Gustav Jung révolutionne la vision anachronique qu’on se faisait de l’alchimie grâce à l’explication psychologique qu’il fit de cette science séculaire. Le désir de connaître les mystères de l’alchimie naît en lui grâce à son ami sinologue Richard Wilhelm qui lui fait découvrir en 1928 un texte taoïste d’alchimie : Le Secret de la Fleur d’Or. Il se plonge alors dans la lecture de vieux grimoires d’alchimie et commence à entrevoir dans le Grand Œuvre décrit par les alchimistes, les racines historiques de la Psychologie analytique. Mais ses travaux n’avancent pas aussi vite qu’il le souhaiterait, car il bute sur la traduction de vieux textes latins et grecs.
C’est finalement cinq ans plus tard que la providence lui permettra d’aller enfin plus loin. Durant l’été 1933, Jung veut s’entretenir avec la jeunesse de son temps et charge sa collaboratrice, Tony Wolf, d’organiser cette rencontre dans sa Tour de Bollingen. Marie-Louise von Franz, tout juste âgée de 18 ans, est invitée par un camarade de classe — neveu de Tony Wolf — à participer à cette entrevue avec Jung. Lors de cette première rencontre, Jung apprécie l’esprit vif et érudit de Marie-Louise von Franz qui parle déjà plusieurs langues étrangères en plus de maîtriser parfaitement certaines langues anciennes comme le latin et le grec. Quant à Marie-Louise von Franz, elle développe aussitôt un intérêt pour la Psychologie analytique. À la suite de cette rencontre qui les marquera profondément tous deux, ils décident de se revoir et Marie-Louise von Franz exprime à Jung son vœu d’entamer une psychanalyse avec lui ; malgré son manque de moyens financiers. Jung ne parvenant pas à traduire les vieux traités alchimiques dont il dispose, c’est ensemble qu’ils prennent la décision de faire un échange de bons procédés : des séances de psychanalyses contre des traductions ! C’est ainsi que Marie-Louise von Franz et Carl Gustav Jung débutent leurs recherches sur l’alchimie. Ce travail colossal qui les occupera pendant plus de vingt ans abouti à l’écriture par Carl Gustav Jung de Mysterium conjunctionis tomes I et II parus respectivement en 1955 et 1956. Le troisième tome est signé par Marie-Louise von Franz à la demande de Jung dans le but de rendre hommage à celle qui a occupé auprès de lui durant toutes ces années de recherches le rôle de Soror mystica, « Sœur mystique ». Cet ouvrage paraît en 1957 sous le titre d’Aurora consurgens : Le lever de l’aurore.
Carl Gustav Jung a fini par reconnaître dans les différentes étapes du Grand Œuvre : une métaphore de son concept de processus d’individuation qu’il détaille comme le cheminement par lequel l’individu cherche à intégrer ses aspects conscients et inconscients pour atteindre une complétude psychique. Dans cette perspective analogique, les êtres humains, tels le plomb — imparfait au départ — ont le potentiel de s’améliorer. L’or, en tant que métal le plus pur et le plus précieux, représente donc naturellement l’aboutissement du travail sur soi. La transformation du plomb en or devient ainsi une métaphore du travail psychologique qu’un individu est amené à faire sur lui-même, conduisant à la découverte de la Pierre Philosophale, symbole ici de complétude psychique.
À l’occasion de cette saison anniversaire, au cours de laquelle nous allons fêter nos 20 ans, il nous est apparu évident de mettre à l’honneur ce thème de l’Alchimie qui a permis à Carl Gustav Jung et Marie-Louise von Franz de transformer leur rencontre de l’été 1933 en une étroite et riche collaboration tout au long de leurs vies. Une collaboration qui, d’une certaine façon, n’a jamais cessé d’exister depuis grâce au travail de leurs successeurs et que nous souhaitons célébrer avec vous tout au long de cette année 2024 si spéciale pour la vie de notre association…
Matthieu Mares
Président de Marie-Louise von Franz & Carl Gustav Jung
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Découvrez le programme évènement par évènement
Podcast disponible sur notre Online zone, par Jean-François Le Du
Très tôt, Jung s’est intéressé à l’alchimie, d’abord de loin puis de très près, au point de ne faire plus qu’une avec elle… Alors, qu’a-t-elle de si puissant cette Alchimie ?
Podcast disponible sur notre Online zone, par Marielle Garel
Une herméneutique de la conjonction Soleil-Lune.
Podcast disponible sur notre Online zone, par Bertrand de La Vaissière
Ce que Carl Gustav Jung relate dans le Livre Rouge correspond à son Œuvre au noir.
Podcast disponible sur notre Online zone, par Sophie Seale
Manifestation et impact de la Rubedo.
Podcast disponible sur notre Online zone, par Marie-Laure Colonna
Du plomb de l’inconscience à l’or du sens, ou comment la transformation de la conscience réconcilie le corps, l’âme et l’esprit.
Demi-journées expérientielles, samedi 28 septembre 2024 à 09h00 ou 14h00, par Elizabeth Leblanc
Rencontrer, à travers la réalisation d’un mandala, ses propres représentations des quatre étapes du Grand Œuvre alchimique.
Hors les murs, Suisse, du jeudi 24 au dimanche 27 octobre 2024
Dans l'antre des Deux Tours...
Visite alchimique de Paris (COMPLET) suivie de la soirée de fête d'anniversaire, samedi 23 novembre 2024
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